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De toutes les inventions d'instruments de musique au XXe siècle, ceux qui représentent le plus grand défi aujourd'hui sont la guitare électrique, la basse électrique et la batterie.
La plupart des musiciens qui jouent de ces instruments, et ils sont innombrables, ne s'attachent qu'à leur expression personnelle libre de concept ou de style. Normalement, ils servent un rôle de soutien distinct
du concept jazz ou classique, etc. Quand j'ai commencé à former un groupe Harmolodique, j'ai fait passer une audition à un jeune garçon qui ne lisait et n'écrivait pas la musique et qui
jouait de la basse (électrique). Je lui ai demandé de jouer ce qu'il voulait. Quand il s'est lancé, je l'ai accompagné et quand il s'est arrêté, j'ai pensé que je l'embaucherais
et que je lui apprendrais l'Harmolodie. Il m'a dit ne pas vouloir jouer le type de musique que nous avions jouée alors même que j'avais joué avec lui (belle illustration de l'intérêt personnel).
Cette expérience a confirmé ma croyance en l'Harmolodie. Question : « Où puis-je/vais-je trouver un musicien qui sache lire (ou ne pas lire), qui sache jouer son instrument à sa propre
satisfaction et qui puisse accepter le défi de l'environnement musical ? » Pour une Démocratie Harmolodique, le musicien a besoin de la liberté d'exprimer l'information Harmolodique qu'il trouve
fonctionner dans la musique composée. Il y a toujours une notion rythme–mélodie–harmonie. Toutes les idées ont des résolutions solistes. Chaque musicien est libre de choisir son rapport à l'œuvre
du compositeur pour son expression personnelle, etc. Prime Time n'est pas un ensemble de jazz, de classique, de rock ou de blues. C'est une pure Harmolodie où toutes les formes qui peuvent ou pouvaient
coexister hier, aujourd'hui ou demain peuvent exister maintenant ou dans le moment sans seconde.
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L'existence aujourd'hui est celle de la plus évoluée des civilisations pour ce qui concerne les cent
vingt-deux visages qu'on appelle une race. Dans le monde du langage, on ne connaît pas de mot qui
ait le même sens dans toutes les langues. Pourtant, le son sous la forme de la musique n'a pas à se
transformer pour se faire l'égal d'un son déjà existant, qui que soit celui qui ait pu le produire. C'est
la preuve que nous sommes tous égaux dans l'expression musicale. La musique n'est pas un style.
La musique est une expression.
La musique est souvent l'esclave du style. D'innombrables critiques, auteurs, interprètes,
compositeurs, chefs d'orchestre et producteurs produisent un art des styles pour parfaire leur idée
d'un style qui puisse être lu, vu et entendu comme moyen de punir le libre arbitre. On aboutit alors
au succès de l'idée de répétition comme style.
Aucun style ne procède de la répétition par libre arbitre.