Née en 1987 en Louisiane, Jackqueline Frost est poète ; elle est également historienne de la
littérature et de la philosophie.
Le troisième événement, première et deuxième parties, que nous publions aujourd'hui dans une
traduction de Luc Bénazet, est une fiction ethnographique conjuguée, pour ainsi dire, au futur
antérieur.
A propos du troisième événement, Jackqueline Frost écrit : « En avril 2010, l'explosion de la plate-forme pétrolière "Deep-Water Horizon" [Horizon d'eau-profonde] a créé, sur la côte louisianaise du
golfe du Mexique, la plus grande marée noire de l'industrie pétrolière.
« 4,9 millions de barils de pétrole brut ont été déversés dans la mer, soit l'équivalent de 780 millions
de litres. Le pétrole a coulé durant quatre mois, avant que les scientifiques ne trouvent une méthode
pour reboucher les puits. Mon père, qui ne pouvait plus exercer sa propre activité après le désastre,
a été l'une des 47 000 personnes employées par British Petroleum dans l'effort de nettoyage. Avec
son bateau pendant trois mois sans congés, tous les jours, il cherchait où retrouver du pétrole dans la
mer.
« Le troisième événement est un travail sur la nature des catastrophes et leurs rapports avec l'espèce
humaine dans un monde structuré par la domination. À travers les coordonnées spatio-temporelles
de l'Atlantide, Le troisième événement convoque les désastres soi-disant naturels, soi-disant
humanitaires, soi-disant historiques et soi-disant à venir. Le troisième événement ne propose pas de
partager une expérience de vie, de pertes et de ruines, dans un coin lointain de l'Atlantique, mais de
suggérer, par des moyens baroques et supersensuels, que notre histoire est votre futur. » (trad. Luc
Bénazet)
La troisième partie du troisième événement existe d'ores et déjà en anglais (Crater Press, 2019) ; la quatrième
partie est en cours d'écriture actuellement.