Roger Giroux

Roger Giroux est né en 1925. Traducteur émérite de l’anglais (Lawrence Durrell, Henry Miller, Edna O’Brien, W. B. Yeats…), éditeur auprès de Marcel Duhamel à la « Série noire », il demeurera l’auteur de « un ou deux livres », comme il l’écrit à Pierre Rolland, un ami d’enfance, au tout début de sa carrière.

L’arbre le temps, paru au Mercure de France, obtient le prix Max-Jacob en 1964 ; le livre est réédité en 1979 augmenté de deux textes inédits au Mercure de France. Nous procurons aujourd’hui une troisième édition de L’arbre le temps qui restitue le format de l’originale de 1964.

Poème, livre resté inachevé à la mort de l’auteur, fut édité par Jean Daive au Théâtre Typographique en 2007.

A la mort de Roger Giroux en janvier 1974, Jean Daive découvre en effet deux textes dactylographiés (Lieu-Je et Lettre publiés pour la première fois à la suite de la réédition de L’arbre le temps au Mercure de France en 1979, et aujourd’hui également réédité par nos soins dans la collection agrafée), mais encore divers cahiers et carnets d’écriture, parmi lesquels se détache Journal d’un Poème.
L’intuition majeure de Jean Daive est de reconnaître immédiatement dans Journal d’un Poème le négatif du livre en gestation au moment du décès de Roger Giroux, Poème, et qui en figure la prémonition.

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Journal d’un Poème se présente sous la forme d’un cahier d’écolier (de marque « Trois épis », avec grands carreaux et marge rouge à gauche) d’un format 17 x 21,5 cm. Ce cahier est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Jacques-Doucet.
L’écriture manuscrite de Roger Giroux, majestueuse, est en quatre couleurs. L’écriture est cursive, se générant au jour le jour par l’effet de sa relecture ; mais, obéissant également aux lois d’une logique autre, progresse en se dépouillant : par sténographie puis déclinaison de ses lettres-thèmes (R, S, X), jusqu’au silence de l’anonymat. Cette logique, peut-être déjà à l’oeuvre dans L’arbre le temps, est celle qui meut évidemment l’écriture de Poème.

Journal d’un Poème est un livre. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que le texte se déploie entre le commentaire de son titre et un épilogue. Cependant ce livre n’a pas atteint le stade de la dactylographie qui correspondrait, dans un travail d’écriture traditionnel, à l’étape de la préparation de copie. Reste donc le cahier manuscrit, avec ses couleurs.
Nous avons jugé que le plus grand scrupule devait présider à l’établissement du texte et à sa transcription : conservant les couleurs (opposition signifiante entre le bleu et le rouge), d’ailleurs mentionnées dans le texte ; les corrections et commentaires marginaux (parfois difficilement interprétables sur un plan éditorial) ; voire (en transposant le format de la page manuscrite dans le tableau typographique de notre livre) le nombre de pages de l’original, le nombre de signes par ligne, les coupes de mots etc. Il apparaît que les pages sont tout à fait construites, ainsi que les doubles pages ; et ce, dès l’écriture manuscrite. C’est en quoi la « science » de Roger Giroux, et ce Journal qui en est la preuve tangible, éblouit.

A propos de Roger Giroux, on lira l’étude de Jean Laude publiée dans le n° 5 de la revue Terriers (Numéro Spécial Roger Giroux, septembre 1978) et reproduite sur notre site dans le Bulletin n° 10.

Chez d’autres éditeurs :

Dernière mise à jour 2011

Au Théâtre Typographique :

Chez d’autres éditeurs :

  • L’arbre le temps, Mercure de France, 1964.
  • Voici, Le Collet de Buffle, 1974.
  • Théâtre, Orange Export Ltd, 1976.
  • S, Orange Export Ltd, 1977. (Couverture de relais, Fourbis, 1989.)
  • L’arbre le temps, suivi de Lieu-Je et de Lettre, Mercure de France, 1979.
  • Et je m’épuise d’être là…, Unes, 1982.
  • L’autre temps, Unes, 1984.
  • Ptères, Unes, 1985.
  • Journal du poème, Unes, 1986.
  • Soit donc cela, Unes, 1987.
  • Blank, Unes, 1990.